Bien évidemment, cet outil de paysan par excellence, comportant une lame acérée comme rasoir, a été largement utilisée par le peuple, à Okinawa comme ailleurs ; nos « jacqueries », faucilles et faux tinrent lieu d’épées et de hallebardes pour les paysans.
Les okinawaiens disposent de plusieurs types de Kama, pour les différents usages, selon que les végétaux ou fruits à couper soient plus ou moins résistants ou ligneux. Les plus utilisées en Kobudo se trouvent encore au rayon « outils agricoles » des supermarchés okinawaiens contemporains! Il s’agit d’une faucille légère, à lame placée à angle droit par rapport au manche, et très affutée. Le manche est de la longueur de l’avant bras qu’il peut venir renforcer pour certaines parades.
Les anciens ont imaginé de manier ces Kama par paire, ce qui leur confère une grande efficacité et une redoutable difficulté de manipulation! L’utilisation des Kama en travail avec partenaire a d’ailleurs valu, outre quelques estafilades, de beaux cauchemars à certains kobudokas… Ceci dit, l’arme reste fascinante.
Pour achever de vous impressionner, sachez qu’il existe une variante, particulièrement difficile, où les Kama sont attachés aux poignets par des ficelles de plus de 1,50m. La manipulation, très dangereuse, est réservée à un travail pour des grades au dessus du 5ème Dan.
Notons au passage que, du fait des ficelles, les Kama peuvent être classées dans la catégorie des armes « à géométrie variable ». Elles montrent la diversité des outils et de l’ingéniosité de leurs inventeurs.